IBK lâché par ses alliés musulmans : Mahamoud DIcko et autres l’accusent de mauvaise gestion

10 février 2015

IBK lâché par ses alliés musulmans : Mahamoud DIcko et autres l’accusent de mauvaise gestion

Le mouvement islamique « Sabati 2012 », qui, sous la houlette du Chérif de Nioro et de Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique, a largement contribué à porter au pouvoir le président Ibrahim Boubacar Kéita, vient de pointer un doigt accusateur sur le chef de l’Etat. C’était lors d’un forum du mouvement, tenu le samedi 7 février 2015 au Centre International de Conférences de Bamako. Le forum était présidé par le président du Haut Conseil Islamique, Mahamoud Dicko, en présence de Boubacar Moussa Bah, président de « Sabati 2012 », et d’une foule de militants.
La première mèche a été allumée par Boubacar Moussa Bah. Retraçant le parcours de son mouvement, de sa création à nos jours, il a rappelé que « Sabati 2012 » a pris part aux différentes élections (présidentielles et législatives) de 2013. Parlant du président IBK, Bah déclare que les musulmans du Mali, à travers « Sabati 2012 », ont contribué à son élection à la tête du pays. « Mais aujourd’hui, se lamente l’orateur, le peuple dans son ensemble est déçu de la gestion d’IBK. Les attentes n’ont pas été comblées. Le président la République n’a aucune considération pour le peuple malien et il faut que cela change! ». Bah invite donc IBK à écouter la voix du peuple.
Prenant à son tour la parole, le président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko, dénonce la gestion actuelle du pays par IBK. Selon lui, les Maliens, en votant pour IBK à plus de 77%, lui ont confié des missions claires parmi lesquelles figurent en bonne place la résolution de la question du nord, la réconciliation nationale, la refonte de l’armée, la lutte contre la corruption et la délinquance financière, la restauration de l’honneur du Mali. « Aujourd’hui, fulmine Dicko, aucun de ces problèmes ne connaît un début de solution. Pis, la situation du nord se dégrade de plus en plus; la corruption et la délinquance financière atteignent des proportions inquiétantes. Le pays est très mal géré. Le responsable de cette mauvaise gestion n’est autre que le premier responsable du pays en la personne d’Ibrahim Boubacar Kéita. Et bien qu’il reste mon ami, je ne le suivrai jamais dans cette voie au détriment du peuple et de ma religion! ». L’imam Dicko met en garde IBK contre une loi en cours de préparation et qui attribuerait aux femmes un quota sur les listes électorales et dans les postes publics. Il demande à IBK de « se ressaisir très vite pour le bonheur de la nation ». Sans dévoiler les actions qu’ils entreprendraient si le président ne changeait pas de politique, Dicko et les siens promettent de jouer leur rôle d’acteurs de la société civile.
Les déclarations des leaders religieux consacrent une rupture d’alliance entre IBK et les groupes islamiques qui l’ont aidé à prendre le pouvoir. Pourquoi maintenant et pourquoi annoncer la rupture en public ? Chacun y va de sa petite interprétation. Certains estiment qu’IBK a heurté la sensibilité de ses alliés musulmans en participant, aux bras du chrétien Hollande et du juif Netanyaou, à la marche parisienne destinée à soutenir les journalistes caricaturistes du Prophète (paix et salut sur lui).D’autres observateurs considèrent qu’IBK n’a rien donné aux associations islamiques qui l’ont soutenu et qu’il ne les reçoit même pas. D’aucuns croient savoir que les associations islamiques ont très mal pris le départ de Moussa Mara, un Premier Ministre réputé pieux. A tout cela s’ajoute le fait que le Chérif de Nioro, grand manitou du monde religieux malien, n’a guère apprécié l’arrestation du général Sanogo.

 

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