Iyad Ag Ghaly et le MNLA étalent leur complicité

25 avril 2016

Iyad Ag Ghaly et le MNLA étalent leur complicité

Il a suffi que la force française Barkhane arrête quelques hommes officiellement affiliés au MNLA pour qu’en riposte, le chef terroriste  d’Ançardine enlève 3 agents humanitaires de la Croix Rouge. La suite est encore plus édifiante sur la complicité opérationnelle entre les terroristes et les rebelles.

IyadSuite à l’intervention militaire française de janvier 2013, le MNLA, mouvement indépendantiste du nord-Mali, a été considéré comme un groupe non terroriste avec lequel le Mali devait négocier. Usant de ce blanc-seing, plusieurs terroristes touaregs, pour échapper aux foudres des soldats français et onusiens, ont vite rejoint les rangs du MNLA. Dans plusieurs articles, la presse nationale avait attiré l’attention sur cette combine qui se tramait au nord. Cela n’a pas, hélas!, permis de faire comprendre à la communauté internationale que les  Ag et Ould qui s’affichent au MNLA sont les mêmes qui animent le groupe terroristes Ançardine et ses alliés. Les événements qui se déroulent depuis quelques semaines viennent conforter la connexion absolue entre le MNLA et le groupe terroriste Ançardine d’Iyad Ag Ghaly.

Lors du 3ème congrès du MNLA tenait, dans un message adressé aux congressistes, le chef terroriste Iyad Ag Ghaly classe l’Etat malien et la France au rang de « premiers ennemis du peuple de l’Azawad ». Pour lui, la victoire sur l’Etat du Mali va de pair avec le combat contre la France. Précisant ses liens avec le MNLA, Iyad Ag Ghaly déclare: « Nous ne combattons pas le MNLA, ni ses sympathisants; nous combattons une partie du MNLA qui appuie la France et Barkhane…

Quelques jours plus tard, le 12 avril, 3 soldats français meurent. Ançardine revendique l’attentat. C’est une exécution claire des menaces proférées par Iyad dans son message aux congressistes du MNLA. Suite à ce drame, les Français ouvrent une enquête qui aboutit à l’interpellation, le même mardi 12 avril, de 8 combattants du MNLA. Le 16 avril, coup de théâtre : 3 travailleurs humanitaires de l’antenne malienne du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sont enlevés. Le lendemain 17 avril, Ançardine revendique l’enlèvement. A travers la voix d’un de ses responsables, Nourredine Ag Mohamed, le groupe terroriste exige que la force française Barkhane libère Miyatène Ag Mayaris, un combattant d’Ançardine détenu par les soldats français. Curieusement, les populations de Kidal, pourtant contrôlées par le MNLA, manifestent le 18 avril  pour protester contre ce qu’elles appellent des « arrestations arbitraires » effectuées par les soldats français. Les manifestants entrent par effraction, sur la piste de l’aéroport, saccageant et mettent le feu aux installations sécuritaires. Les choses s’éclaircissent davantage quand ces manifestants exigent des Français de libérer tous leurs détenus, coupables de crimes ou non. Dans le communiqué qu’ils diffusent dans la foulée, ils « rappellent » à l' »ex-colon français » que « le peuple de l’Azawad se trouve sur son territoire ».

C’est sous cette forte pression que la force Barkhane libère, le 20 avril 2016, le nommé Ghya Ag Intawa. En contrepartie de cette libération, Ançardine procède aussitôt à la libération des 3 humanitaires que ce groupe terroriste avait enlevés. Conclusion: les manifestants se battaient, sans le dire, pour le compte d’Ançardine. Or, ils n’auraient jamais voulu ni pu manifester sans l’aval du MNLA qui, avec ses alliés du HCUA, contrôlent Kidal et jurent n’avoir aucun lien avec Ançardine. La libération des 3 humanitaires par Ançardine prouve le contraire : elle montre que ce groupe terroriste a obtenu, ne serait-ce qu’en partie, satisfaction et que l’homme libéré par la force Barkhane est un terroriste dont la libération était pourtant réclamée par les manifestants du MNLA.

 Abdoulaye Guindo

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