Plainte contre le Président Malien : je suis le BIPREM

10 mars 2016

Plainte contre le Président Malien : je suis le BIPREM

Suite à une plainte introduite, par le bloc d’intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali (BIPREM) contre le président Ibrahim Boubacar Keita pour haute trahison, une flopée d’association et de regroupements politiques qui ne songent, en réalité, qu’à leur estomac, descendent à bras raccourcis sur le BIPREM. Il a suffi que le BIPREM porte plainte contre IBK pour que nos braves laquais tombent sur le BIPREM à bras raccourcis.

IBK
Dans un touchant concert, toutes ces associations estiment que derrière la plainte du BIPREM se cachent des « individus malveillants tapis dans l’ombre » et que leur unique but est de « ternir la belle image du chef de l’Etat. A ces associations et formations politiques, je dirai qu’elles sachent que sur un plan strictement légal, le BIPREM a toute latitude de porter plainte contre IBK, car, il n’en demeure pas moins qu’il est un citoyen comme les autres et à ce titre, assujetti à la loi, même si la Constitution lui accorde le privilège d’être jugé par une Haute Cour de Justice.

En effet, la constitution du Mali stipule à son Article 11 que: « Tout ce qui n’est pas interdit par la loi ne peut être empêché et nul ne peut être contraint de faire ce qu’elle n’ordonne pas ». La loi n’interdisant pas une plainte contre un président Malien en fonction, le BIPREM est dans son droit. Cependant, je reconnais que le BIPREM ait commis quelques erreurs. La première erreur est d’avoir porté plainte devant la haute cours de justice, sans passer par l’assemblée. La constitution du Mali, en son Article 95 stipule, en effet que: « La Haute Cour de Justice est compétente pour juger le Président de la République et les Ministres mis en accusation devant elle par l’Assemblée Nationale pour haute trahison ou en raison des faits qualifiés de crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions ainsi que leurs complices en cas de complot contre la sûreté de l’Etat ».

Donc, les membres de l’association aurait du porter plainte à un autre niveau et non pas directement devant la haute cours de justice. La seconde erreur que, je reproche au BIPREM, est d’avoir seulement porté plainte contre IBK. En dehors d’IBK, aucun autre responsable politique n’est, en effet, visé par la plainte. Cela ne se conçoit guère dans la mesure où le chef de l’Etat ne peut agir qu’à travers son gouvernement, lequel, aux termes de l’article 53 de la Constitution,  » détermine et conduit la politique de la Nation. Dans ces conditions, il n’y a aucune équité pour le BIPREM à traduire IBK devant une juridiction en l’absence de ses Premiers Ministres et de ses ministres.

Cependant, dans ce duel comparable à celui de Goliath contre David, je préfère être du coté de David, c‘est à dire le BIPREM. La raison est toute simple : la défense de la liberté d’expression et d’opinion. Le BIPREM a porté, pensent que des faits de trahison pourraient être retenus contre le président Ibrahim Boubacar Keita. Quitte à la justice de classer cette plainte sans suite ou déclarer le président non coupable. Donc, je suis BIPREM.

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