Au pays d’IBK, force reste à Allah et au prophète Mohamed (PSL)

Article : Au pays d’IBK, force reste à Allah et au prophète Mohamed (PSL)
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21 janvier 2015

Au pays d’IBK, force reste à Allah et au prophète Mohamed (PSL)

Comme au Niger, au Sénégal, en Algérie, en Iran ou au Pakistan, les fidèles musulmans ont battu le pavé à Bamako, vendredi 16 janvier 2015, à l’appel du collectif des associations islamiques, pour protester contre les caricatures du prophète Mahomet (paix et salut sur lui), parues dans le journal français Charlie Hebdo le 14 janvier 2015.
Le gouverneur interdit, le premier ministre autorise

Comme la réglementation le prévoit, les organisateurs de la marche ont, avant toute chose, adressé une demande d’autorisation à Hady Traoré, gouverneur du district de Bamako. Dans sa réponse en date du jeudi 15 janvier 2015, le gouverneur refuse d’autoriser la marche par crainte des risques de débordements. Selon nos informations, le gouverneur, avant de prendre sa décision, se serait référé à sa hiérarchie, c’est-à-dire au ministre de l’Administration territoriale, qui lui aurait instruit de rejeter la demande.

Immédiatement après le rejet de la demande, les responsables du collectif prennent langue avec le premier ministre Modibo Keita en personne. A celui-ci, ils signifient que le droit de marcher est un droit constitutionnel. Après quelques heures de tractations, ce même jeudi 15 janvier 2015, le premier ministre appelle Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil islamique, pour l’informer de sa décision d’autoriser la marche, à la condition que les uns et les autres veillent à la sauvegarde de l’ordre public. En l’occurrence, le premier ministre fait montre de responsabilité, car si l’Etat avait maintenu son refus, les associations islamiques auraient passé outre. Mahmoud Dicko appelle à son tour Mohamed Kimbiri, porte-parole du collectif, pour l’informer de la décision. Le spot publicitaire de la marche, qui avait été mis au placard suite au refus du gouverneur, reprend sa diffusion sur les radios privées de Bamako. Le vendredi 16 janvier 2015, jour de la marche, l’information est encore donnée dans la plupart des mosquées de la capitale.

Slogans hostiles

Avant 16 heures, heure prévue pour la marche, environ 10 000 personnes prennent d’assaut la devanture de la Bourse du Travail, lieu de départ de la manifestation. Sur les pancartes, on peut lire les slogans suivants : « On s’en fout de Charlie ! On ne sera jamais Charlie! », « Gare à celui qui se moque du prophète ! »,  » Je suis Coulibaly, je suis Kouachi, mort à Charlie ! « Oui à la liberté d’expression, non à la caricature de notre prophète! », « Aucun musulman sincère n’est Charlie ! ». Une pancarte ne passe pas inaperçue; elle mentionne : « IBK est Charlie et le peuple n’est pas Charlie! »

Le signal du départ donné, les marcheurs, sous bonne escorte des forces de l’ordre, se ruent vers le monument de l’indépendance où les attendent le président du Haut Conseil islamique, Mahmoud Dicko; le guide spirituel de l’association islamique « Ansar Dine », Chérif Madani Haidara; Mohamed Kimbiri, etc. Sur la courte distance qui sépare la Bourse du Travail du monument de l’indépendance, les marcheurs ne mettent que 5 minutes. A leur arrivée au monument, ils sont harangués par le maître de cérémonie, Kimbiri, qui prend la parole pour annoncer le programme. Pour bénir, le meeting, un certain Abdramane Sénou procède à la lecture de quelques versets du Coran.

Ensuite, Ousmane Madani Haidara souhaite la bienvenue aux marcheurs. Dans son adresse, il dira que cette marche a pour but de protester contre les caricatures du prophète Mohamed (paix et salut sur lui) publiées dans le journal français Charlie Hebdo. Selon Haidara, personne n’aimerait se voir humilié dans un journal, à plus forte raison le prophète (psl) grâce auquel chaque croyant espère aller au paradis. L’orateur affirme que les musulmans du Mali ne sont pas des terroristes et ne le seront jamais, mais qu’ils réagiront à toute attaque contre le prophète Mohamed (psl).

Le discours du président du Haut Conseil islamique va dans le même sens. Mahmoud Dicko, d’entrée de jeu, remercie les fidèles musulmans pour leur mobilisation. A ses dires, le nombre de manifestants est la preuve de l’attachement du Malien à sa religion. « Ce rassemblement est un signal envoyé au monde entier pour dire que les musulmans maliens sont prêts à mourir pour le prophète Mohamed (paix et salut sur lui) ». Dicko rappelle la reconnaissance éternelle du peuple malien envers la France pour tout ce qu’elle a fait pour le Mali. Si le peuple n’a pas cru utile de s’opposer à la participation du président IBK à la marche du 11 janvier 2015 à Paris, qui était une « marche contre l’obscurantisme », il n’accepte pas, en revanche, les nouvelles caricatures publiées après la marche.

La dimension planétaire donnée à ce numéro de Charlie Hebdo ne contribue pas, selon l’orateur, à rapprocher les peuples. « Le monde a aujourd’hui besoin d’un rapprochement des peuples et des religions, mais ces comportements ne sont pas de nature à aller en ce sens », déplore Mahmoud Dicko. Il trouve les caricatures « choquantes et génératrices de haine entre les musulmans et la France ». La liberté d’expression, certes, mais pas de caricatures du prophète (psl) ! « L’islam est l’essence de notre vie et le prophète Mohamed (psl) est l’essence de cette religion. Par conséquent, nous condamnerons toute forme d’attaques contre lui », conclut d’une voix sombre le patron du Haut Conseil islamique.

 

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Commentaires

Moussa Magassa
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Bon rapport Guindo, il manque juste les Photos