Menace djihadiste au Mali : Les agents de sécurité s’en moquent

2 novembre 2013

Menace djihadiste au Mali : Les agents de sécurité s’en moquent

 

Djihadistes au Mali – credit photo: l’humanité.fr

« Les hommes ne retiennent en général rien de l’histoire » disait le philosophe. Cette assertion pourrait parfaitement illustrer le comportement des agents de sécurité et de défense du territoire national du Mali. En effet, malgré la série d’attentats à laquelle les villes du nord font face, les agents de sécurité semblent ne pas encore pris la mesure du danger qui plane sur le pays. Aujourd’hui, de Bamako à Kidal en passant par Mopti la Venus Malienne, les policiers, gendarmes et mêmes militaires chargés de sécuriser les portes d’entrées de nos villes ont mieux à faire. En lieu et place de leur mission de filtrage des entrées et sorties pour éviter l’intrusion d’éventuels djihadistes, les agents de sécurité aux différents postes de contrôles s’adonnent à un autre exercice. Celui de se remplir les poches en rackettant les automobilistes, motocyclistes et passagers des cars. A Gao, par exemple, lorsqu’un car de transport en commun se pointe, vous ne verrez pas les agents en faction fouiller les passagers pour savoir si des présumés djihadistes s’y trouvent, vous verrez au contraire un groupe de soldats assis sous un hangar à prendre du thé et les autres à demander à chaque passager de payer la somme de 500 FCFA. Les 500 FCFA rassemblés, le car peut continuer sa route en direction de la ville même s’il fait le plein de djihadistes. La priorité pour ces agents est de se remplir les poches et non sécuriser le territoire et les populations. C’est l’une des raisons pour lesquelles, des islamistes ont pu faire leur entrée dans la ville pour perpétrer les attentats suicides. Plus au sud, c’est-à-dire à Bamako la situation est plus inquiétante. Si au lendemain de l’intervention de la force Serval, la police était plus occupée à partir d’une certaine heure à fouiller systématiquement toutes les voitures qui rentraient et sortaient de la capitale, histoire de prendre des djihadistes, cette pratique aujourd’hui a été abandonnée. Comme si la menace djihadiste ne planait plus sur la capitale, les forces de sécurité à travers la ville ont repris de plus bel leur sport favoris c’est-à-dire le rackette des usagers de la route. Banguinéda bourgade située à environ 20 km de de la capitale et porte d’entrée de Bamako, les éléments de la gendarmerie s’y trouvant passent la journée à racketter les usagers qui rentrent ou sortent de la ville. Vous pouvez être djihadistes, trafiquants de drogues ou d’armes de guerre, il vous suffit de payer la somme de 2000 FCFA pour passer peinard en direction de la capitale. Monsieur Tangara ne nous dira pas le contraire, lui qui après un contrôle de routine a payé la somme de 2000Fcfca pour passer avec une moto dont, il ne détenait aucun document. « J’ai payé 2000 FCFA et ils m’ont laissés passer sans savoir ce que je transportais, ni si la moto m’appartenais » nous apprend monsieur Tangara. Au moment où, les forces de sécurité malienne semblent minimiser les risques d’attentats par leurs agissements, les éléments de la MINSUMA quant à eux sont semblent-t-ils venus condamner les attentats et non les empêcher. Pour l’instant, les populations vaguent à leurs occupations quotidiennes sans savoir quand et où, les djihadistes vont à nouveau frapper. Que Dieu garde le Mali. Amen!

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