Guindo Abdoulaye

Nelson Mandela, l’immortel!

MandelaLe mardi 10 décembre 2013, un hommage planétaire a été rendu à Nelson Mandela. Quel être humain même décédé pouvait drainer plus de cent chefs d’Etat et de premiers ministres ou encore des stars du cinéma, du sport et du business ? Il faut être Nelson Mandela pour le faire. Jamais un hommage à un défunt n’avait autant rassemblé de personnalités du monde entier. Malgré, la pluie tenace et des mesures de sécurité dissuasives, cinquante mille Sud-Africains ont pris d’assaut le gigantesque stade de Soweto. Jamais un corps d’humain n’avait été bénit par tous les Dieux. Nelson Mandela est tout simplement immortel.

Je pèse mes mots, lorsque j’utilise l’adjectif immortel chez un commun des mortels. Bien évidemment que Madiba est « immortel ». Ma thèse de l’immortalité de Mandela, je la soutiendrai avec cette légende, si chère au célèbre conteur Almamy Bah. Cette légende nous apprend qu’un guerrier nommé Komaga Magassa, après avoir franchi toutes les étapes de son initiation décide d’aller à la chercher d’un remède contre la mort. Histoire d’être immortel.

Ainsi, il prend son bâton de pèlerin et va de villages en villages rencontrer les plus grands marabouts, histoire de se procurer un remède contre la mort. Chaque fois qu’un marabout lui disait que la mort était sans remède, il répondait à ce marabout qu’il ne possédait pas assez de savoir. Après, plusieurs semaines voire plusieurs mois de recherche, il tombe afin sur un marabout qui lui dira posséder un remède contre la mort. Au jeune guerrier, le marabout déclare : « La renommée est le seul remède contre la mort ». Il conseilla, alors à notre guerrier de poser des actes inoubliables. Ces actes racontés de générations en générations feront de lui un immortel. Et le marabout de conclure que seule la renommée permet aux générations futurs de ne pas oublier.

Cette légende pourrait bien servir d’argument pour asseoir ma thèse de l’immortalité de Nelson Mandela. Nelson Mandela par son combat contre l’apartheid a permis de jeter les jalons d’une nouvelle Afrique Sud. Après avoir passé 23 ans en prison, il est élu à la tête de l’Afrique du Sud et réconcilie à jamais les noirs et blancs de la nation Arc en ciel. Son combat lui a conféré une renommée jamais égalée. Parlant de Madiba, Ban Ki Moon déclarait : « Mandela était l’un des plus grands enseignants de ce monde. Il était prêt à tout donner pour la liberté et la justice. Il a fait preuve de grandeur. C’est un véritable cadeau qu’il nous a laissé. »

Même son cadavre continue à lui conférer la renommée. L’histoire retiendra que c’est lors de la cérémonie d’hommage à Mandela que les deux ennemis jurés, Barack Obama et Raul Castro se sont salués. Avec la mort de Mandela, plus que l’Afrique du Sud, le monde a perdu un père et un héros. Repose en paix Mandela. Amen! Nous ne t’oublierons jamais et tu seras toujours avec nous. « Les morts ne sont pas mort ».


Menace djihadiste au Mali : Les agents de sécurité s’en moquent

 

Djihadistes au Mali – credit photo: l’humanité.fr

« Les hommes ne retiennent en général rien de l’histoire » disait le philosophe. Cette assertion pourrait parfaitement illustrer le comportement des agents de sécurité et de défense du territoire national du Mali. En effet, malgré la série d’attentats à laquelle les villes du nord font face, les agents de sécurité semblent ne pas encore pris la mesure du danger qui plane sur le pays. Aujourd’hui, de Bamako à Kidal en passant par Mopti la Venus Malienne, les policiers, gendarmes et mêmes militaires chargés de sécuriser les portes d’entrées de nos villes ont mieux à faire. En lieu et place de leur mission de filtrage des entrées et sorties pour éviter l’intrusion d’éventuels djihadistes, les agents de sécurité aux différents postes de contrôles s’adonnent à un autre exercice. Celui de se remplir les poches en rackettant les automobilistes, motocyclistes et passagers des cars. A Gao, par exemple, lorsqu’un car de transport en commun se pointe, vous ne verrez pas les agents en faction fouiller les passagers pour savoir si des présumés djihadistes s’y trouvent, vous verrez au contraire un groupe de soldats assis sous un hangar à prendre du thé et les autres à demander à chaque passager de payer la somme de 500 FCFA. Les 500 FCFA rassemblés, le car peut continuer sa route en direction de la ville même s’il fait le plein de djihadistes. La priorité pour ces agents est de se remplir les poches et non sécuriser le territoire et les populations. C’est l’une des raisons pour lesquelles, des islamistes ont pu faire leur entrée dans la ville pour perpétrer les attentats suicides. Plus au sud, c’est-à-dire à Bamako la situation est plus inquiétante. Si au lendemain de l’intervention de la force Serval, la police était plus occupée à partir d’une certaine heure à fouiller systématiquement toutes les voitures qui rentraient et sortaient de la capitale, histoire de prendre des djihadistes, cette pratique aujourd’hui a été abandonnée. Comme si la menace djihadiste ne planait plus sur la capitale, les forces de sécurité à travers la ville ont repris de plus bel leur sport favoris c’est-à-dire le rackette des usagers de la route. Banguinéda bourgade située à environ 20 km de de la capitale et porte d’entrée de Bamako, les éléments de la gendarmerie s’y trouvant passent la journée à racketter les usagers qui rentrent ou sortent de la ville. Vous pouvez être djihadistes, trafiquants de drogues ou d’armes de guerre, il vous suffit de payer la somme de 2000 FCFA pour passer peinard en direction de la capitale. Monsieur Tangara ne nous dira pas le contraire, lui qui après un contrôle de routine a payé la somme de 2000Fcfca pour passer avec une moto dont, il ne détenait aucun document. « J’ai payé 2000 FCFA et ils m’ont laissés passer sans savoir ce que je transportais, ni si la moto m’appartenais » nous apprend monsieur Tangara. Au moment où, les forces de sécurité malienne semblent minimiser les risques d’attentats par leurs agissements, les éléments de la MINSUMA quant à eux sont semblent-t-ils venus condamner les attentats et non les empêcher. Pour l’instant, les populations vaguent à leurs occupations quotidiennes sans savoir quand et où, les djihadistes vont à nouveau frapper. Que Dieu garde le Mali. Amen!


Premières nouvelles de Bamako

image Electeurs

Les hommes politiques maliens ne finiront pas de nous surprendre. Après s’être combattues farouchement depuis le 22 mars 2012 et pendant la présidentielle qui a portée au pouvoir Ibrahim Boubacar Keita, certaines formations politiques se rapprochent en vue des législatives.

En effet, après la victoire d’Ibrahim Boubacar Keita au cours de l’élection du président de la République, les yeux sont tournés vers les législatives. Conscient de leur faiblesse à gagner les législatives, les formations politiques ont décidé de de faire chemin ensemble.Chose qui en soit n’est condamnable. Mais la spécificité malienne est que depuis un certain temps on assiste à  une étrange amitié  qui se tisse entre chats et chiens. Pour gagner les législatives des ennemis d’hier sont devenus de très bons  amis.

Le ridicule ne tuant pas, les regroupements varient en fonction des localités et des états d’âmes. Par exemple dans la localité de Koutiala située à 450 Km au sud de la capitale, une alliance a regroupé le parti SADI,  l’ADEMA, l’URD et le MPR  pour briguer ensemble les 6 postes en compétition. Le partage envisagé réserve  2 postes à SADI, 2 à l’ADEMA et 1 pour chacun des  autres partis. Les partis engagés ont signé une plateforme dénommée « Binkan ».  Contre ce bloc, un autre se prépare en douce. Il est composé de l’UDD, du RPM et de la CODEM.

Ces alliances surprennent plus d’un dans la capitale de l’or blanc. Le parti SADI, à travers sa radio, n’a jamais menagé les autres formations politiques accusées d’être reponsables des 20 ans de gestion catastrophique du Mali. Pendant la présidentielle, la ville de Koutiala était le théâtre d’une guerre entre l’ADEMA, soutenue par la Radio WASSA, et le parti SADI, soutenu par la Radio KAYIRA. A Ségou, au moment, où, l’ADEMA est alliée au CNID pour combattre le RPM, en commune 5 du District de Bamako, le CNID est en alliance avec le RPM pour combattre les autres formations politiques.

L’imminent avocat Me. Amadou Tièlou Diarra préfère parler de combinaison et non d’alliance. Selon, il alliance lorsque les regroupements sont les mêmes partout à travers le pays.   Les populations se demandent aujourd’hui jusqu’où iront ces alliances qu’elles qualifient de contre nature. En tout cas, la bataille risque d’être tendue à travers le pays Koutiala et les plus hautes autorités doivent prendre des mesures pour éviter des débordements.